Le système immunitaire est opérant dès la naissance mais inefficace avant plusieurs semaines :

  • les macrophages ont une activité de phagocytose et destruction des microorganismes limités.
  • le taux d’anticorps présent à la naissance est très limité et l’organisme prendra plusieurs semaines pour fabriquer ses propres lymphocytes mémoires.

La seule protection immunitaire, dans les premières semaines, est transmis par le colostrum maternel dans les premières heures de vie. Particulièrement dans les 6 premières heures. Au delà de 12 heures de vie, l’intestin devient imperméable à l’absorption des anticorps colostraux dans la circulation systémique. Néanmoins les IgA et IgG présents dans le lait assurent respectivement une protection intestinale et buccale.
Ainsi, dans les premières semaines de vie, les chiots et chatons ne sont protégés que par les anticorps maternels, et exclusivement contre les agents pathogènes contre lesquels la mère est elle-même protégée, notamment ceux contre lesquels elle a été vaccinée. 

Les nouveau-nés absorbent un stock variable d’anticorps à la naissance (quantité de colostrum de la mère, faiblesse du chiot à la naissance, etc.), mais ces anticorps disparaissent avec le temps, en partie consommés par les agents pathogènes rencontrés.
Ainsi, la protection assurée par les anticorps maternels est de durée variable selon la quantité de colostrum absorbée et selon la pression infectieuse dans l’environnement. Une fois le stock d’anticorps maternels épuisé, les jeunes doivent s’immuniser par leurs propres moyens et fabriquer leurs propres anticorps : soit en survivant à une infection sauvage, soit en étant vaccinés. 


Il existe ainsi une période pendant laquelle le taux d’anticorps maternels n’est plus suffisant pour protéger le chiot/chaton (seuil de protection), mais où la présence de ces anticorps maternels neutralise la vaccination rendant l’immunisation active du jeune impossible : c’est la « période critique » ou « trou immunitaire », le chiot/chaton n’est pas protégé (figure). La neutralisation par les anticorps d’origines maternels est la première cause d’échec de vaccination.

La vaccination ne devient possible et efficace que lorsque le taux d’anticorps maternels devient inférieur à un taux dit de « prise vaccinale ».
Cette période critique survient entre 5 et 16 semaines en moyenne chez le chiot et le chaton.  La période peut-être réduite par l’utilisation de vaccine à titre élevé.

En élevage indemne de maladie infectieuse, cette période critique n’est pas problématique. Elle apparaît en général tardivement : le taux d’anticorps maternels transmis aux chiots est important, et, en l’absence d’infection, ces anticorps sont peu consommés. La période critique passe en général inaperçue, puisqu’elle est couverte par des mesures sanitaires fortes.
Elle sera à l’inverse précoce dans un élevage contaminé : les anticorps maternels étant rapidement consommés par l’infection sauvage. Elle sera problématique dans ces élevages si des mesures sanitaires strictes ne sont pas entreprises. 

Ainsi, certains animaux sont vulnérables avant l’âge de 2 mois tandis que d’autres ne peuvent être immunisés avant l’âge de 14, voire de 16 semaines.

On comprend l’importance d’adapter le protocole vaccinal aux conditions de vie.

Durée de vie des Anticorps d’origine maternels chez le chaton et le chiot